Comment les dynamiques collectives enrichissent l’expérience d’apprentissage : dans ce court article, nous explorons ensemble en quoi mobiliser l’intelligence collective du groupe d’apprenants peut s’avérer précieux pour rendre l’apprentissage plus efficace et joyeux.



Qu’est-ce que l’intelligence collective ?

L’intelligence collective peut se définir comme la capacité d’un groupe à résoudre plus efficacement un problème que la somme des individus qui le composent. Mobiliser l’intelligence collective d’un groupe s’avère particulièrement utile face à des problèmes complexes, dont la résolution nécessite de mobiliser une diversité d’expertises et d’expériences.

schéma qu'est ce que l'intelligence collective ?

Pourquoi intelligence collective et apprentissage font si bon ménage ?

Dans le domaine de la formation pour adultes, davantage tournée vers la résolution de problèmes et réunissant des apprenants qui arrivent avec leur bagage d’expériences vécues, l’intelligence collective est à nos yeux indispensable à une expérience d’apprentissage réussie. Plusieurs théories et recherches scientifiques appuient cette conviction. Pour n’en citer que quelques unes : 

 

  • La théorie socio-constructiviste souligne l’importance des interactions sociales dans le développement cognitif. Selon cette théorie, l’apprentissage est un processus social où le savoir est co-construit avec les autres. Travailler en groupe facilite cet échange et cette construction collective du savoir, ce qui peut renforcer l’engagement et la motivation des apprenants.

visuel article apprentissage et intelligence collective
visuel article apprentissage intelligence collective besoins psycologiques

 

                • Développée par Deci et Ryan, la théorie de l’auto-détermination suggère que la motivation intrinsèque (motivation à effectuer une activité pour elle-même) est renforcée par la satisfaction de trois besoins psychologiques fondamentaux : l’autonomie, la compétence et l’appartenance sociale. Le travail de groupe, lorsqu’il est bien structuré, peut satisfaire ces besoins, en particulier le besoin d’appartenance, en créant un sentiment de communauté et de collaboration.

 

  • Les dernières avancées en neurosciences cognitives, notamment synthétisées dans les travaux de Stanislas Dehaene, soulignent l’importance de l’attention, de l’engagement actif, du retour sur erreur et de la consolidation en matière d’apprentissage. Nous le verrons au travers des exemples qui suivent, les dynamiques de groupe facilitent la mobilisation de ces 4 piliers d’apprentissage, nous permettant ainsi d’apprendre de façon plus efficace. 

4 piliers apprentissage neuroscience
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Pour exploiter le plein potentiel du groupe, le formateur doit évoluer vers une posture de facilitateur

Les méthodes traditionnelles d’enseignement, incarnées par des méthodes pédagogiques plus descendantes (cours magistraux, information descendante), reposent avant tout sur la transmission du savoir d’un sachant vers une somme d’individus, sans que ces derniers n’aient l’occasion de tirer partie de leurs expériences respectives. 

Et bien que nous ayons aujourd’hui une compréhension plus fine de la façon dont notre cerveau apprend le mieux, force est de constater que les méthodes magistrales et affirmatives, qui s’appuient le moins sur le vécu et l’intelligence du groupe, sont encore légion. 

Réunir les conditions d’émergence de l’intelligence collective nécessite un changement de posture profond du formateur : de sachant chargé de transmettre le savoir, le formateur devient un facilitateur d’apprentissage, tourné vers la création d’un cadre sécurisant dans lequel chaque individu peut apprendre plus efficacement. 

Cette posture invite à mobiliser des  techniques pédagogiques innovantes, qui rendent les participants directement acteurs de leur apprentissage. Et bonne nouvelle, le monde de la formation professionnelle a déjà largement entamé sa mutation, avec de nombreuses approches pédagogiques innovantes ayant fait leurs preuves.

En parallèle, devenir un formateur facilitateur implique de développer une posture d’encadrement du groupe nouvelle : capacité à questionner et valoriser les connaissances et expériences vécues, à accueillir l’imprévu, en quelque sorte à perdre le contrôle sur ce qui peut advenir en formation.

schéma du formateur classique au formateur facilitateur des apprentissages

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