Concertation territoriale : 10 Questions clés à poser pour cadrer une démarche de concertation

Si vous souhaitez lancer une démarche de concertation, vous êtes au bon endroit !

Cette première étape constitue le point de départ de toute démarche de concertation réussie !

En tant qu’accompagnateur de la concertation, nous vous recommandons de prendre le temps de définir le cadre de la concertation en vous posant les bonnes questions avec les membres de votre équipe, afin de définir ensemble les buts à poursuivre et les moyens à mettre en œuvre, et de bien identifier les acteurs internes et externes à mobiliser pour la concertation. 

Nous partageons ici des questions que nous posons régulièrement à nos partenaires au cours des premiers échanges. Sans constituer une liste exhaustive, celles-ci permettent de déclencher des échanges intéressants.

Quel est le contexte dans lequel nous souhaitons initier cette démarche, aujourd’hui ? Pour quelles raisons souhaitons-nous porter cette démarche de concertation territoriale ?

 👉 Vous le voyez, cette question est large. Et c’est volontaire ! 

Elle permet de préciser le contexte et les enjeux actuels et à venir.

Cette question vous permet d’aborder l’historique des parties prenantes, le climat entre eux, les initiatives déjà lancées et les difficultés rencontrées, le contexte politique, et les aspects réglementaires.

Quels sont les sujets mis en débat sur le territoire ?

👉 Cette question vous permet de clarifier les éléments sur lesquels diriger la réflexion et les éléments non-négociables. Vous pouvez aussi vous interroger sur  la connaissance que vous détenez concernant ces sujets mis en débat. 

Elle vous permet aussi d’identifier clairement les préoccupations des acteurs territoriaux et les zones de conflit ou d’incompréhension entre personnes ou entre structures..

Que souhaitons-nous produire collectivement, et pour en faire quoi ?

👉 Cette double question est fondamentale : 

• Elle vous permet de clarifier le sens, l’intention et l’objectif de cette démarche 
• Elle vous permet de clarifier les livrables à produire et de souligner l’utilité et l’importance de cette démarche. Quelles suites seront données à la démarche de concertation ? 

Un piège serait de se limiter à la première partie de cette question. En explorant l’après, vous vous engagez dans une démarche significative, et vous serez en capacité de mieux communiquer sur cette démarche et ainsi mobiliser les différentes parties prenantes.

Projetons-nous à la fin de la démarche, dans une perspective de réussite. Quels résultats avons-nous collectivement produits, et comment se manifestent-ils concrètement ? Quel est l’impact sur le collectif ?

👉 Une question centrale pour définir l’impact attendu à l’issue de la démarche. Vous pouvez définir des indicateurs objectifs (idéalement mesurables) qui permettent de valider l’atteinte de ces résultats. 

Vous pouvez vous appuyer sur un exercice rapide de visualisation pour aborder cette question. 

Visualiser la réussite de votre projet vous permet de vous projeter dans un futur où vous êtes fier.e de ce que vous avez accompli. Cela vous permet de clarifier votre intention et de vous donner des objectifs concrets pour atteindre ce succès imaginé. La méthode «Quel succès !», par la projection dans le futur qu’elle propose aux participants, permet de s’extraire du quotidien et d’idées reçues pour avancer ensemble dans un environnement futur inconnu.

À l’inverse, quelles sont toutes les raisons qui pourraient faire échouer la démarche ?

👉 Une manière simple et efficace d’identifier les risques que la démarche capote…

Quels pourraient être les points de blocage tout au long du processus, et les leviers que vous pourrez utiliser pour les dépasser ? Avez-vous identifié les risques encourus en cas d’échec du processus et quels processus alternatifs pourraient être mis en œuvre ?

Comment les décisions seront-elles prises à l’issue des différentes rencontres et à la fin de la démarche de concertation ?

👉 En concertation, la prise de décision est par définition participative. Il est très important de l’expliciter auprès des différentes parties prenantes..

Comme expliqué dans le point précédent, la concertation se traduit par la mise en place d’un véritable travail collaboratif avec l’ensemble des parties prenantes. Bien que la décision revienne aux personnes responsables, elle s’appuie sur les propositions issues de la concertation.

👉 La prise de décision peut être en revanche collaborative pour certaines rencontres ou certains aspects de la démarche de concertation. Il est donc essentiel de se poser la question pour l’ensemble des rencontres qui composent la démarche.

Qui sont les parties prenantes à mobiliser pour la démarche de concertation ?

👉 Cette question vous permet dans un premier temps de clarifier les personnes impliquées dans le pilotage de la démarche et les personnes ressources au sein de votre organisation.

👉  Et dans un second temps, cette question vous permet de clarifier quelles sont les parties prenantes à mobiliser pour que votre démarche de concertation soit cohérente. 

Qui sont les parties prenantes à mobiliser ? Pour quelles raisons ?  Comment vont-ils participer ? A quelle étape et de quelle façon ?

Comment mobiliser les parties prenantes en amont et tout au long de la démarche de concertation ?

👉 Cette question est essentielle car le cœur d’une démarche de concertation réside bien dans les personnes que vous saurez mobiliser. Il va être essentiel de faire connaître et comprendre la démarche de concertation territoriale auprès des différentes parties prenantes et de recueillir leurs attentes et motivations afin de pouvoir préparer les étapes suivantes de la concertation et les mobiliser au mieux. 

👉 Le guide de la concertation écrit par Lisode, parle de trois types de motivations pour les participants d’une concertation :

• “Faire partie de…”, qui procure la satisfaction de se joindre à une action collective ;
• ”Contribuer à… “, qui apporte la satisfaction de partager son expérience, ses idées et ses connaissances avec le groupe ;
• “Bénéficier de… “, qui vise à obtenir un avantage individuel ou collectif en lien avec la problématique abordée.

Lors de la planification d’un processus de concertation, il est essentiel de prendre en compte ces objectifs pour clarifier ce que chaque acteur (décideurs, organisateurs et participants) peut attendre de la concertation. En anticipant leurs attentes, il sera plus facile de concevoir un processus adapté et efficace. 

Comment évaluer la démarche de concertation ?

👉 L’évaluation d’une concertation permet de répondre à plusieurs questions : 

• Est-ce que la concertation a atteint les objectifs fixés ?
• Comment le processus de concertation s’est-il déroulé ? 
• Quel a été l’impact de la concertation ? 
• Est-ce que la démarche a-t-elle généré des résultats inattendus ?
• Quel est le niveau de satisfaction des participants ? 

Pour y répondre, vous avez besoin de définir les critères de succès en amont de la démarche de concertation. 

Pour collecter les évaluations, vous pouvez combiner l’utilisation d’un questionnaire quantitatif envoyé par email à la réalisation d’interviews avec les participants en aval de la démarche.

Et quelle que soit la suite qui se dessine, nous vous encourageons à ne pas laisser retomber le soufflé après la concertation et à cultiver la dynamique insufflée pendant la démarche !

Si on ne fait rien, que se passe-t-il ?

👉 Vous évaluerez la criticité de votre démarche grâce à cette question… 

Celle-ci peut également vous aider à identifier des informations omises.