Devenir formateur professionnel en 2025 : les clés pour se lancer sereinement.

Vous envisagez de lancer une activité de formateur en 2025, et vous vous demandez comment débuter ? Bienvenue dans ce métier en pleine évolution ! Cet article a pour objectif de vous apporter quelques clés, tirées de notre expérience, pour vous lancer en confiance dans ce métier. 

Nous vous y proposons un condensé des étapes par lesquelles vous passerez au lancement de votre activité. 

Un grand merci aux participants de notre dernière promotion de formation de formateur, qui ont initié l’idée de cet article et qui se reconnaîtront sans doute 🙂.

Définissez votre projet de formation

Pour définir votre projet de formation, commencez par clarifier les raisons qui vous amènent à vouloir transmettre vos compétences à d’autres personnes.

Voici quelques exemples de questions pour vous aider dans votre réflexion : 

• Au fond de vous, pourquoi souhaitez-vous transmettre ? Qu’est-ce qui vous anime dans le rôle de formateur, formatrice ? 
• Quelle expertise souhaitez-vous transmettre à d’autres ?
• Auprès de quel public pourriez-vous avoir le plus d’impact ?

Ces questions de sens peuvent demander du temps. Pour vous aider, nous vous invitons à partager autant que possible autour de vous, afin de récolter feedbacks, questions qui vous aideront à avancer, etc.

Vous pouvez ensuite entrer plus en profondeur dans l’analyse de votre marché potentiel et de votre public. Si vous vous lancez en tant qu’indépendant, le pragmatisme prime sur l’exhaustivité, et nous vous invitons à clarifier le temps que vous souhaitez y consacrer avant de vous lancer. Voici quelques questions qui orienteront vos recherches : 

• Dans votre domaine d’expertise, qui sont les acteurs présents à ce jour ? Quelle est leur taille, comment se décomposent leurs offres (durée, contenu, certification ou non, public, prérequis, etc.) ? Pouvez-vous établir un ordre de grandeur de la taille du marché ? (le nombre de sessions programmées en inter-organisation est par exemple un bon indice)
• Qui sont les clients ? S’agit-il de particuliers, d’associations, d’entreprises, etc. ? Pour les organisations, quelle est leur taille ? 
• Qui sont les formateurs en activité ? Pour quoi sont-ils reconnus ? Pouvez-vous identifier des éléments différenciants dans votre parcours ? Sur ce point, la formation reste un métier de services, et en réalité, c’est souvent avec VOUS ou la marque que vous incarnez qu’un client choisit de travailler. 
• Votre offre : est-ce que vous souhaitez développer votre offre de A à Z, ou former pour le compte d’un organisme qui propose une formation dans votre domaine d’expertise ?

Développez un savoir-faire pédagogique

Pour créer des parcours apprenants utiles et efficaces, un formateur doit mêler expérience, expertise technique et savoir-faire pédagogique. 

Le métier de formateur mobilise des compétences qui lui sont propres : connaissance des stratégies d’apprentissage efficaces, maîtrise des outils de cadrage, conception, d’animation et d’évaluation, compétences d’animation de groupe, de production et de mise en valeur de contenus, etc. Nous vous recommandons de développer ces compétences le plus tôt possible pour proposer des expériences apprenantes pertinentes. 

Voici des pistes pour vous lancer : 

• Lire : Certains livres, très concrets et illustrés, vous aideront à vous immerger dans le métier. Si nous devions vous en recommander deux, ce serait Réinventer vos formations avec les neurosciences, par Aurélie Van Dijk et L’évaluation de la formation, par Jonathan Pottiez. Ces livres constituent à nos yeux une introduction remarquable, et couvrent le processus de formation dans son ensemble.
• Observer / Co-animer avec des formateurs expérimentés : si vous en avez l’opportunité, co-animer aux côtés de formateurs reconnus pour leur expertise pédagogique vous permettra de vous former directement sur le terrain. 
• Se former : une formation de formateur complète idéalement les deux premières actions, en mêlant théorie et pratique pour vous lancer en confiance. Si vous décidez de vous former, privilégiez une formation certifiante pour que vos compétences soient reconnues par d’autres parties prenantes (Vous trouverez plus d’informations sur la formation proposée par YA+K ici). 

 Choisissez le bon modèle entrepreneurial 

Passer par une société de portage salarial, devenir auto-entrepreneur, créer sa SASU ou EURL : plusieurs possibilités s’offrent à vous si vous souhaitez lancer votre activité de formation. Chacune a ses avantages et inconvénients, et votre choix dépendra principalement de vos objectifs, et de votre volume d’activité. 

Société de portage salarial : vous n’avez pas de société à créer, et signez un CDD ou CDI avec une société de portage salarial. Vos clients paient directement des honoraires à la société de portage, qui vous les reverse en partie sous forme de salaire. 

Avantages : charge administrative réduite, édition de fiches de paie

Inconvénients : commissions facturées par la société de portage, cotisations sociales élevées.

Voici un lien vers un article dédié de BPI France pour en savoir plus. 

Auto-entrepreneur : vous déposez un statut d’auto-entrepreneur par une procédure simplifiée, et ouvrez une micro-entreprise en quelques jours. Vous pouvez dès lors facturer vos clients en votre nom et via votre micro-entreprise

Avantages : formalités administratives simplifiées (déclarations de chiffre d’affaires trimestrielles à l’URSSAF, pas de liasse fiscale en fin d’exercice), charges sociales réduites et progressives, possibilité de bénéficier d’un taux réduit si vous êtes inscrit à France Travail. 

Inconvénients : limite de chiffre d’affaires, capacité à intervenir sur des projets d’ampleur potentiellement réduite, plus grande difficulté de référencement au sein des grandes structures. 

SASU / EURL : vous créez et déposez les statuts d’une entreprise classique auprès du tribunal de commerce de votre département. 

Avantages : Ces formes juridiques vous permettent d’employer des salariés, de sous-traiter une partie de votre activité, ne possèdent pas de limites de chiffre d’affaires, et constituent des formes juridiques rassurantes pour les structures clientes de taille importante.

Inconvénients : charge administrative supplémentaire (obligation d’établissement d’une liasse fiscale en fin d’exercice et de dépôt au greffe, tenue d’une comptabilité complète, déclarations de TVA régulières, etc.)

En résumé, cette forme juridique est à envisager si vous prévoyez de dépasser rapidement le seuil maximal de chiffre d’affaires d’un auto-entrepreneur (70 000€), en cas de collaborations avec des structures de taille importante, et si vous souhaitez recruter des salariés ou sous-traiter une partie de votre activité.

Quel que soit le statut retenu, cette réflexion mérite d’être menée tôt, pour vous concentrer sur l’enjeu principal : le développement des premières actions de formation.

 Trouvez vos premiers clients

Vous voilà arrivé à l’un des plus grands défis de votre aventure entrepreneuriale : identifier des clients et réaliser vos premières formations. Une fois les fondamentaux précédents passés, cette étape clé mérite toute votre attention pour vous apporter de la sérénité dans votre métier, et des relations partenariales fortes et épanouissantes. 

Voici quelques points clés qui peuvent vous permettre de réussir cette étape : 

Activez votre réseau

Vous pourriez être tenté de contacter toutes les personnes ou organisations potentiellement intéressées par votre offre dès son lancement. 

Méfiance ! Vous pourriez bien dépenser une énergie considérable, pour peu de résultats. 

Les prises de contact avec nos réseaux de 1er et 2ème niveau se sont avérées être les actions de développement les plus efficaces que nous ayions menées au lancement de l’activité.

Sans vous partager un mode opératoire magique, voici quelques actions que nous avons menées et qui nous ont significativement aidés à nous lancer : 

1. Demande d’aide à notre réseau professionnel proche. À l’époque, nous avions été touchés par le nombre de personnes désireuses de nous aider et par leur générosité dans les retours, les mises en relation, etc. En plus de fonctionner, cette démarche nous avait permis de tisser rapidement des liens avec des personnes sensibles à l’ADN de l’entreprise ; 
2. Partage de premiers contenus gratuits (alors via newsletter) ;
3. Partenariat dans les premiers mois de YA+K avec l’entreprise dont nous étions précédemment salariés. 

Présentez votre offre avec impact

Pour convaincre une personne de travailler avec vous, il est indispensable d’être capable de présenter ce que vous proposez avec impact. 

Pour y parvenir, nous vous invitons à identifier précisément le défi que vous aiderez vos partenaires à résoudre, et à articuler votre discours en vous centrant sur vos bénéficiaires, et sur l’impact attendu, plutôt que sur votre solution ! 

Par exemple, pour une formation à la facilitation : 

Version 1, centrée sur la solution : nous proposons une formation à la facilitation, en 5 jours, permettant de maîtriser le processus de la facilitation, un ensemble de méthodes et d’outils, et de développer une posture de facilitation. 

Version 2, centrée sur les bénéficiaires : Nous permettons à des managers de transformer leurs multiples réunions en vrais temps de travail efficaces et agréables pour tous en développant des compétences de facilitation de groupe. 

Cet exercice demande une certaine gymnastique, mais fait toute la différence dès lors que vous déportez votre attention sur vos utilisateurs. Les modalités de votre offre viendront après… 

Envisagez des partenariats avec d’autres organismes de formation

Les organismes de formation de grande taille travaillent en grande majorité avec des formateurs indépendants. 

Si vous détenez une expertise recherchée, et êtes reconnu pour vos qualités de pédagogue, par exemple grâce à une certification de formateur, il y a fort à parier que votre profil intéressera ces organismes.

Certains de nos partenaires indépendants ont d’ailleurs fait le choix de travailler exclusivement en sous-traitance, et ont pour autant un agenda bien rempli ! 

Si vous faites un tel choix, ou décidez de vous appuyer sur d’autres organismes pour débuter votre activité de formateur, veillez simplement à ne pas devenir dépendant d’un seul organisme tiers, et à garder du temps pour développer votre activité en propre si c’est votre souhait.

Donnez à voir, commencez à former le plus tôt possible

En tant que formateur, un client achète votre expertise ET votre personnalité. 

En proposant des premières sessions de découverte, vous confronterez votre offre à ses destinataires, qui vous apporteront un retour direct sur la valeur perçue.

Les personnes sensibles à votre posture et à votre offre auront un aperçu bien plus exhaustif et humain de votre organisme qu’au travers d’une plaquette commerciale, ce qui peut accélérer le développement de nouveaux partenariats. 

Les plus beaux partenariats que nous avons construits ont souvent débuté par une intervention non rémunérée. 

Plusieurs formats sont possibles :

• Animation d’une conférence interactive sur un sujet ciblé ;
• Animation d’une session de formation découverte ;
• Organisation d’événements ouverts à vos partenaires potentiels ; 
• Création et animation d’un réseau de pairs autour de votre sujet d’expertise ; 
• Animation d’un webinaire thématique ;
• etc.

Sans prétendre une nouvelle fois vous proposer la recette miracle, être généreux dans le partage nous a souvent mené vers des partenariats fertiles, avec des clients avec lesquels nous prenons un réel plaisir à travailler.

Rendez votre offre visible et accessible

Linkedin, Instagram, blog, Site Web, Youtube, Podcast : les solutions pour vous rendre visible sont multiples… et demandent potentiellement beaucoup de temps !

En particulier au lancement de votre activité, nous vous invitons à une approche pragmatique, visant à identifier par le test le canal le mieux adapté à vos objectifs. Chaque canal a ses avantages et ses inconvénients. Après plusieurs années d’expérimentation de ces canaux, et sans être experts du sujet, voici notre retour d’expérience : 

• Linkedin : un réseau très intéressant si vous intervenez en B2B, et qui exige une vraie régularité de publication, et surtout de se positionner  en tant qu’expert dans votre domaine, en partageant contenus, articles, retours d’expérience, etc. 
• Site Web : votre site est en premier lieu le reflet de votre activité, et peut servir de réassurance pour un futur client. Pour en faire un levier de développement commercial, comptez plusieurs mois ou années : il vous faudra plusieurs mois pour être correctement référencé par le moteur de recherche Google, et voir progressivement des visiteurs atterrir naturellement sur votre site. Une fois bien installé, un site web bien référencé peut être une source de demandes entrantes très intéressante. 
• Contenus audios et vidéos (Youtube, Podcast) : ces contenus sont probablement ceux qui disent le plus qui vous êtes. Ils demandent en revanche un investissement de départ (en particulier en temps) significatif. Au même titre que Linkedin, une stratégie de contenus s’avère payante à la condition d’être régulier.

 Déclarez-vous en tant qu’organisme de formation

Dans les 3 mois qui suivent votre première prestation de formation, déclarez votre activité de formation auprès de la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités). Il s’agit d’une procédure assez simple, qui vous permettra d’obtenir un numéro de déclaration d’activité, très utile par la suite : il s’agit d’un passage obligatoire avant la certification Qualiopi. 

Une fois votre activité validée par la DREETS, vous devrez chaque année produire un bilan pédagogique et financier, transmis à la DREETS le 30 avril au plus tard. Ce document retrace, de façon synthétique et chiffrée, vos actions de formation au cours de l’année écoulée.

 Qualiopi : ira, ira pas ?

La certification Qualiopi permet d’attester du sérieux de votre organisme de formation, à la suite d’un audit de conformité portant sur de nombreux critères : clarté et accessibilité de votre offre, démarche d’amélioration continue structurée, adaptation de vos parcours aux attentes du public, etc. La certification constitue donc un vrai gage de qualité.

Une fois cette certification obtenue, vous aurez la possibilité de proposer des formations éligibles aux financements publics ou mutualisés (CPF, OPCO, etc.). 

Sur le papier, tout organisme de formation aurait donc intérêt à détenir cette certification. La réalité est plus nuancée, et dépend fondamentalement de votre activité et de ses clients : 

• Si vous travaillez exclusivement en sous-traitance, pour le compte d’autres organismes de formation de taille plus importante, ce sont ces organismes qui portent la démarche qualité Qualiopi. Ils auront pour mission de s’assurer que vous vous conformez à leur processus de qualité, mais ne vous demanderont pas forcément d’être vous même certifié Qualiopi , à l’exception de formations élligibles aux CPFs ; 
• Les grandes entreprises avec lesquelles nous travaillons n’exigent que rarement de nous une certification Qualiopi ; 
• Les petites entreprises, les indépendants et les associations font souvent financer les formations par leur OPCO. Ces publics privilégieront donc des formations proposées par des organismes certifiés Qualiopi ;
• Vous devez être certifié Qualiopi pour proposer des formations éligibles au CPF (compte personnel de formation), recherchées plus particulièrement par les particuliers. C’est une condition nécessaire, mais pas suffisante car il faut également que votre formation soit certifiante pour être financée par le CPF.

La préparation, l’audit, et l’éventuelle mise en conformité de la certification Qualiopii demande un investissement en temps significatif. Ce dernier peut s’avérer intéressant, selon le positionnement de votre offre et votre public cible. A vous d’arbitrer ! 

 Formez-vous en continu pour mieux former !

Le monde de la formation bénéficie d’innovations techniques et pédagogiques régulières, qui vous invitent à mener une veille régulière et à mener des actions pour développer et maintenir un niveau de qualité élevé. 

Nous sommes convaincus qu’un bon formateur est avant tout en apprentissage permanent. De nombreuses solutions existent pour vous former dans la durée, et toutes ne nécessitent pas un investissement conséquent de votre part : 

• En premier lieu, l’échange avec des pairs est un formidable levier d’ouverture à de nouveaux savoir-faire, et les formateurs en activité partagent souvent bien volontiers autour de leur domaine d’expertise ;
• De nombreux podcasts et livres vous permettront d’approfondir certaines dimensions de la pédagogie, à moindre coût ; Dernièrement, Retour sur les attentes, par Jonathan Pottiez, a par exemple beaucoup nourri notre approche. 
• Certains salons spécialisés vous permettront de rencontrer des pairs et de profiter d’un avant goût de leur pédagogie. Nous avons par exemple participé au Learning Show, à Rennes, en Octobre dernier. Une expérience riche de rencontres et d’expérimentations !
• Les formations d’autres organismes, au-delà de viser le développement de nouvelles compétences, représente aussi à nos yeux un beau terrain de découverte par l’expérimentation. Nos pairs formateurs nourrissent ainsi beaucoup nos propres pratiques, et nous espérons que la réciproque est vraie ! 

Vous l’aurez sans doute compris, vous lancer en tant que formateur indépendant est une vraie aventure entrepreneuriale. 

Se lancer demande du courage, beaucoup d’abnégation, une petite touche de chance, et surtout d’avoir votre passion pour la transmission en boussole de votre voyage. C’est tout le bien que nous vous souhaitons !